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Le Fabrique de l’Opéra du Capitole • Couvent des Jacobins

by Bruno del Puerto

Fabriquer un opéra, une fabrique aux multiples savoir-faire

Cette entité, superbe fabrique de spectacles, d’opéras comme de ballets, de rêves, de poésie, est une des rares en France en ce domaine capable de vous présenter une exposition avec des éléments de décors et costumes lui appartenant, siglés “made in Capitole“.

Décors et costumes divers

En effet, un opéra, ça ne consiste pas simplement à aligner quelques éléments chantants en bord de scène avec quelques musiciens en dessous. Musique et chant et…théâtre. Et qui dit théâtre, dit maintenant, mise en scène et lumières, décors, costumes. Pour ces deux derniers ingrédients, le Théâtre du Capitole est la salle du désormais Opéra national du Capitole. Un véritable pôle de ressources, avec ses forces artistiques, ses artisans d’art et ses techniciens au savoir-faire exceptionnel. On recense un nombre impressionnant de métiers différents dans les opéras et ballets : couturiers, perruquiers, décorateurs, peintres, staffeurs, électriciens, sculpteurs, voiliers, machinistes, cintriers, régisseurs, accessoiristes, électroniciens…hommes comme femmes bien sûr.

Un peu d’or du Rhin, un peu de Boris

L’entité en question bénéficie de locaux lui permettant de fabriquer entièrement des décors, atelier de menuiserie, de peinture, de ferronnerie puis de les stocker précautionneusement. De superbes locaux tout récents. À Toulouse, le premier décorateur de théâtre en titre pour le Capitole fut, en 1894, un certain Eugène Benoist dit Gardy. Il faudra attendre la saison 1944-45 pour nommer le premier conservateur de décors. Si certains sont irrémédiablement abîmés, on retrouvera tout de même dans le Tosca de 1958, les décors utilisés pour la création en …1905 !!

On coud, on découpe, on pique

Même chose pour les costumes qui, à partir du 19è siècle, sont reconnus comme un élément scénique dans le monde théâtral. Ils rejoignent alors la magnificence de certains au XVIIIè. Ils sont stockés par centaines et fabriqués maintenant par les ateliers du Capitole après l’avoir été auparavant par les ateliers municipaux. Les premiers étaient situés dans la caserne de la Mission, quartier de la Daurade.

Quand les démons de Simon veillent sur La Comtesse

Finies les locations à des boutiques privées. Dans certains cas, sachons qu’ils étaient payés par le Directeur de salle, véritable entrepreneur de spectacle !! qui ne faisait que louer la salle à la municipalité. Finies les costumes entassés que l’on pouvait réutiliser des années, voire des dizaines, plus tard. Précisons que le travail sur certains costumes relève véritablement de la Haute-Couture.

Maquette de Lulu

Tout évolue, et vite ! Nous retrouvons maintenant des metteurs en scène qui se chargent de tout. Ils sont responsables de la mise en scène, mais ils ont aussi créé les décors, dessiné les costumes, étudié les lumières, les projections de diapos, de vidéos. Ils ont participé à la réalisation des maquettes, éléments absolument essentiels dans la préparation d’un ouvrage. Une seule maquette mais le plus souvent, plusieurs maquettes en fonction des scènes à représenter.

Quand Lulu rejoint le cheval de L’enfant de Wozzeck

L’expo vous présente les différents ateliers qui sont sollicités maintenant pour un spectacle. Fini le temps où le chanteur(euse) pouvait arriver avec son propre costume, et il se préparait souvent seul. Il lui faut maintenant de l’aide pour l’habillage, la coiffure, enfin, la perruque, le maquillage, des ateliers indispensables. On dit même que certaines et certains exigeraient un tel ou une telle pour s’occuper d’eux !!

Perruques et diadèmes, créations des ateliers du Capitole

Pour fabriquer un opéra, il est ainsi évident que doit être constituée une sorte de mémoire technique de l’ouvrage, un “book“ regroupant tout ce qui est plans, photographies, documents techniques. “Book“ fort utile quand la production est reprise, ou qu’elle est donnée sur une autre scène. Reconnaissons que les moyens techniques actuels facilitent passablement cette forme d’archivage. Tout est, disons, numérisé.

Michel Grialou

Couvent des JacobinsOpéra national du Capitole

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