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Colt, une success story belge sur fond électro-pop

by Ines Desnot

Les artistes belges Coline Debry et Antoine Jorissen ont conquis le public français avec leur duo électro-pop, Colt. Passion précoce pour la musique, basculement de l’anglais au français, sollicitations des labels… Culture 31 a échangé avec Antoine, le « machiniste » derrière les instrumentales célestes du groupe. Zoom sur une success story qui ne fait que commencer.

Colt
« Colt » vient de la contraction des prénoms Coline et Antoine. © Ralfagram

Colt, c’est l’histoire d’un rêve devenu réalité. Même de deux rêves concrétisés. Tout a commencé durant l’enfance. Coline Debry se passionne pour le chant et Antoine Jorissen pour le piano. Les mélomanes deviennent amis alors que la majorité toque à la porte, réunis par la passion de la musique. Un premier nom de scène voit alors le jour, Coline et Toitoine. « On se voyait souvent l’un chez l’autre pour composer parce qu’on adorait ça. Assez vite, on a eu quelques opportunités. Jouer dans des petites salles de concert, des petits festivals… », se rappelle Antoine.

Devant les yeux du duo bruxellois, le public se montre réceptif. Un appel de phare qui les amène à se dédier entièrement à la musique. En 2021, ils sortent leur premier EP, baptisé « SOMA ». Un projet en anglais. « On en est toujours super fiers même si notre musique a pas mal changé depuis, notamment avec le basculement en français. C’était un premier EP un peu concept, qu’on a fait pendant le confinement. Il y a encore une ou deux musiques de ce projet là qu’on joue sur scène », raconte Antoine.

Lever le voile en brisant la barrière de la langue

Pour leur second EP, ils misent en effet sur la langue de Molière. Coline rebondit d’ailleurs sur cette évolution dans le titre « Mille vies », issu de l’EP du même nom, sorti en septembre 2023. Elle chante : «j’ai pas toujours les mots qu’il faut moi, encore moins en français ». Pourtant, elle a toujours écrit dans cette langue. « Mais ce n’est que récemment qu’elle a osé franchir le pas, et sortir des chansons où les gens comprennent directement tout ce qu’elle dit, sans devoir faire d’effort, puisque c’est leur langue maternelle. Je suis super content qu’elle arrive à se dévoiler à ce point là dans ses textes maintenant », se réjouit Antoine.

Une mise à nu d’autant plus symbolique dans le dernier titre de l’EP, « La Salle aux lumières ». Ce morceau raconte le coming-out de Coline par la métaphore. « L’écriture de cette chanson a été un aboutissement dans son cheminement vers son coming-out, non seulement vis-à-vis de ses proches mais aussi de notre communauté. Quand elle m’a envoyé ce texte, je l’ai tout de suite trouvé super beau. Et c’est une des rares chansons qu’on a fini super vite, parce que l’émotion était là, un peu brute », confie Antoine.

Une entière liberté artistique

Un autre titre du projet, « Mille vies », a marqué un tournant pour le duo, le single « Insomnies ». « Tout s’est un peu emballé quand on a sorti ce morceau. Notamment du côté des labels. Pendant un mois, on a été contacté par tous les labels français. On faisait des allers-retours Bruxelles-Paris constamment. En plus, quand on a sorti ce titre, tout l’EP était déjà composé entièrement, donc on voulait le sortir assez vite », explique Antoine. Dans le lot, un label en particulier se démarque : Warner France. Il devient l’heureux élu, car le contrat proposé n’est pas contraignant pour Colt.

Dans les faits, la société s’occupe de la distribution des titres, notamment via les vinyles et CD, tandis que Coline et Antoine gardent entièrement la main sur leur musique, leur image et la promotion. Une liberté artistique qu’ils tenaient à conserver. Et l’impact du single « Insomnies » ne s’arrête pas là, car le titre est un succès auprès du public de l’Hexagone. « Le fait qu’on commence à avoir un début de carrière en France a même eu des répercussions en Belgique », mentionne Antoine. Colt se lance d’ailleurs dans sa première tournée française.

Et Toulouse ?

Le duo électro-pop sera donc sur la scène du Bikini le 1er juin prochain, dans le cadre du Weekend des Curiosités. Un échange attendu avec le public toulousain. « On a super hâte de les rencontrer, parce qu’il y a beaucoup de personnes qui nous envoient des messages sur Instagram pour nous demander quand on vient à Toulouse », exprime Antoine. En attendant, à l’heure où nous écrivons, Coline et Antoine sont probablement en train de discuter du dernier album de Billie Eilish, « Hit me hard and soft », sur la route pour Annecy.

Inès Desnot

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