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Voyager avec les notes de Charlotte Couleau

by Ines Desnot

Artiste musicale douée de plusieurs talents, Charlotte Couleau a dévoilé son album « Voyage » en décembre 2022. À cette occasion, Culture 31 est allé à sa rencontre. Formation au conservatoire, thèmes de ses chansons, tournage de son clip… La pianiste et chanteuse toulousaine nous en dit plus.

Charlotte Couleau
Charlotte Couleau © Inès Desnot

Culture 31 : Vous êtes passionnée de musique depuis votre plus tendre enfance. Qu’est ce qui vous a plus particulièrement amenée vers le piano ?

Charlotte Couleau : On avait un piano à la maison. Un bel instrument blanc. Mon frère et ma sœur, qui étaient plus grands que moi, jouaient déjà. Ils prenaient des cours. Et mes parents ont eu l’idée de m’en faire prendre aussi. J’avais également une très grande envie de jouer de cet instrument, car je le trouvais beau et j’en aimais le son.

Vous êtes diplômée du Conservatoire Régional de Toulouse et titulaire d’une licence de musicologie. Quel souvenir gardez-vous de vos études ?

Ça n’a pas été facile car je suis rentrée au conservatoire à 18 ans, ce qui est normalement la limite d’âge pour l’intégrer. Quand on rentre à cet âge-là, il y a toujours un petit décalage. Mais c’était merveilleux. Ça m’a vraiment permis d’avoir des bonnes bases pianistiques avant d’étudier le chant, ici, à Toulouse.

En effet, après celui du piano, l’univers du chant vous a appelée. Que vous apporte-t-il aujourd’hui ?

Le chant me permet d’être moi-même. La voix ne ment pas. Si la voix ne va pas, c’est que vous n’allez pas bien. Si la voix va, c’est qu’il y a une harmonie à l’intérieur de vous. La voix c’est donc un vrai travail pour moi, un travail d’harmonie de soi. Il s’agit du corps en entier, le corps et l’esprit.

En concert, vous pouvez autant aborder le chant lyrique que la chanson française. Cette diversité des genres était-elle un objectif dès vos débuts dans la musique vocale ?

Quand j’ai démarré les études de chant, à proprement parler, c’était pour ne pas avoir de souci technique, quel que soit le style que je voulais aborder. Pouvoir aller dans les extrémités de ma voix, repousser un peu les barrières. Je n’avais pas forcément d’idée préconçue, mais maintenant, je suis contente de pouvoir aborder plusieurs styles. Cette variété me convient bien.

Vous avez sorti l’album « Voyage » en décembre 2022. Que raconte-t-il ?

Il est question de voyages géographiques. La chanson « Voyage », par exemple, parle d’une région que j’aime beaucoup, une région de cœur qu’est celle des Pyrénées Orientales. Mais il s’agit aussi de voyages dans le temps, notamment avec la chanson « Dame Guiraude », qui parle d’un personnage historique du 13ème siècle, issu de la commune de Lavaur, dans laquelle je suis née. J’évoque également des voyages dans le temps plus personnels, car je fais référence à d’autres périodes de ma vie, un peu plus antérieures.

Vous avez tourné le clip du titre éponyme de l’album, « Voyage », à Cerbère. Pourquoi ce lieu précis ?

Dans l’album, je parle beaucoup de mer, d’eau. Et à Cerbère, j’ai appris à nager et à observer les fonds marins. C’est notamment pour cette raison que j’ai été subjuguée par cet endroit. De plus, j’ai conçu la chanson pendant le confinement. On était tous enfermés, et je rêvais vraiment d’escapade en mer, de brillance, de beauté. Donc je pensais à ce lieu.

La première chanson de l’album, « In the river », est en anglais. Quelles sont les subtilités de la langue de Shakespeare qui vous ont amenée à mettre de côté le français pour ce titre ?

Ce titre est vraiment plus ancien que les autres. Je l’ai écrit il y a environ 10 ans, et à cette époque, je chantais un peu de jazz. J’aimais chanter des standards en anglais. Ça me paraissait donc évident d’interpréter la chanson en anglais à ce moment-là.

Vous dites que votre voiture a toujours le dernier mot pour savoir si tout va bien dans le son d’un album. Alors, quel a été son verdict ? Que vous a-t-elle dit ?

Que c’était bien. Que j’avais de quoi être satisfaite du résultat. Que j’avais travaillé dans un sens qui me semble être le bon. Je pense que, dans quelques années, j’aurai toujours du plaisir à écouter cet album. Néanmoins, je pense qu’un artiste reste toujours un peu critique. Évidemment, il y a sans doute des choses qui auraient pu être améliorées. Je pense que tout le monde se dit ça par rapport à une création.

Au final, comment définiriez-vous votre univers musical aujourd’hui ?

Le piano-voix, c’est un univers assez minimaliste. C’est une voix et un piano, avec des mélodies assez simples, assez reconnaissables, et des thématiques qui tournent autour de l’amour. L’amour du voyage mais aussi l’amour des uns et des autres. L’amour d’une femme pour un homme.

Cela semble être une question importante pour vous : faut-il sourire quand on chante ?

Je pense qu’il faut – par rapport à des réponses qui m’ont été fournies – chanter comme on le ressent. Et il est vrai que dans ma manière de chanter, pour aller chercher des tessitures de voix mixtes, j’ai aussi besoin, techniquement, d’avoir un petit sourire. Et mes chansons ne sont pas dans des thématiques tristes, donc je pense que le sourire me va bien.

Que diriez-vous aux Toulousains pour les inviter à découvrir votre album ?

Je leur dirais que s’ils aiment autant leur région que moi, ça peut être bien d’écouter mon album car je me définis aussi comme chanteuse occitane. Une chanteuse toulousaine, tarnaise. J’aime chanter notre région.

Propos recueillis par Inès Desnot

Prochain concert le 12 janvier 2023 à La pause musicale

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