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Pierre-Emmanuel Barré au Zénith de Toulouse

by Ines Desnot

Avec son spectacle « Pfff… », Pierre-Emmanuel Barré fera ses tous premiers zéniths en 2023. Au programme, une date toulousaine au Zénith de la ville rose le 18 janvier. Pour accompagner cette tournée, l’humoriste tient un Journal des Zéniths sur sa page YouTube, après avoir d’ores et déjà tenté l’aventure avec un Journal de Campagne en amont de l’élection présidentielle et un Journal de Confinement pendant le plus fort du Covid-19. Culture 31 est allé à sa rencontre.

Pierre-Emmanuel Barré
Pierre-Emmanuel Barré. © Inès Desnot

Culture 31 : Pourquoi avoir appelé votre spectacle « Pfff… » ?

Pierre-Emmanuel Barré : Parce que je suis nul en titre. Je regrette tous les titres que je donne car ça a tendance à identifier vraiment fortement le spectacle. Mon tout premier spectacle s’appelait « Pierre-Emmanuel Barré est un sale con ». Après on m’appelait tout le temps « sale con » dans la rue. C’était drôle les 10 premières minutes mais après c’était chiant (rires). Le titre du deuxième spectacle était « Nouveau spectacle ». C’était une super bonne idée au début… Jusqu’à ce que je sorte le spectacle d’après ! Du coup je me suis dit, avec une onomatopée, je suis sûr que ça va passer. Ça reflète aussi ma vision un peu cynique de la société donnée dans le spectacle.

On dit « invité » ou « guest », vous vous êtes décidé ? Quels seront les vôtres à Toulouse ?

Je vais dire « guest » pour gagner les deux syllabes classiques du métier, parce qu’on est tous très pressés. Les guests seront les mêmes à Toulouse, Lille et Paris : Guillaume Meurice, Benjamin Tranié, Aymeric Lompret et GiedRé.

Sous la vidéo du deuxième épisode, quelqu’un a commenté : « Il est tout de même bigrement drôle Laurent Wauquiez, je ne le voyais pas sous cet angle. Belle découverte ». Mieux ou pire que d’être confondu avec Guillaume Meurice ?

Je ne sais pas s’il ne parlait pas de Guillaume Meurice justement. Parce qu’il ressemble un peu à Laurent Wauquiez aussi. C’est notre seul point commun. Moi je suis rigolo.

Plutôt revenir vivre en Bretagne ou devenir un occupant de l’Élysée ?

Revenir vivre en Bretagne. Pour le coup je pense que le choix est vite fait.

Qui feriez-vous disparaître dans la forêt de Brocéliande ?

Vincent Bolloré, pour rester entre bretons.

À quand le remake Lorient Express ?

Le plus vite possible. Avec Jean-Yves Le Drian dans le rôle des rails. Donc dès qu’il est disponible finalement.

Vous détestez toujours les vieux ? Ils sont quand même les bienvenus à votre spectacle ?

J’en ai pas beaucoup qui viennent à mon spectacle, mais bien sûr qu’ils sont les bienvenus. Je les déteste surtout en période électorale. C’est une période où je déteste un peu tout le monde.

C’était quoi le plus sympa à faire, le Journal de Campagne ou le Journal de Confinement ?

C’était le Journal de Confinement. Je n’étais pas obligé de regarder des débats politiques tous les jours. J’avais quand même le petit point presse d’Emmanuel Macron et Olivier Véran, qui m’aidait bien, parce qu’ils étaient bien nuls tous les deux. Il y avait énormément de matière mais je n’étais pas obligé de suivre l’actualité politique. Alors que pendant le Journal de Campagne, je me suis tapé tous les programmes et les débats puisque j’essayais de faire un peu de fond et pas seulement dire « Regardez, Valérie Pécresse elle sait pas parler dans un micro ». Se coltiner tous les programmes, c’était vraiment très chiant ! (Rires).

C’était presque un travail de journaliste.

En plus après il faut faire des blagues dessus, et c’est compliqué !

Justement, faire rire 4000 personnes, ça nécessite quelles qualités si ce n’est l’art de tomber sans se faire mal ?

Il faut évidemment savoir faire des prouts ! (Rires). Je suis un peu un nazi du texte. Je n’aime pas du tout l’impro avec le public. Personnellement, quand je viens voir un spectacle, je n’ai pas envie qu’on me fasse participer. Je veux que les gens passent tous un bon moment quelle que soit ma forme morale et physique, et pour ça il n’y a pas de secret : il faut avoir un texte cool et passer beaucoup de temps dessus. J’en suis à presque 3 ans de tournée avec ce spectacle. Je jouais hier encore à Montpellier et j’ai fait des modifications selon les retours d’hier soir. Il faut tout le temps revenir sur le texte.

Un internaute a commenté « Vous devez avoir un emploi du temps de ministre pour justifier un titre de vidéo aussi mal travaillé » sous l’épisode 3 du Journal des Zéniths. Alors si vous étiez ministre, vous seriez ministre de quoi ?

Je ne serais pas ministre. Faudrait m’obliger, me menacer, du coup je ne choisirais pas le poste.

Vous avez fait environ 90 dates. Êtes-vous triste que ce soit bientôt la fin ?

C’est le seul spectacle que je vais regretter. Tous les autres spectacles que j’ai fait, au bout d’un moment, j’en avais marre de les jouer. Même si je les trouvais très bien. Avec celui-là, le côté conférence me met vraiment à l’aise sur scène. J’ai vraiment plus de plaisir à jouer qu’avec les stand-up, où tu te retrouves tout nu avec un micro, très vulnérable. Là, le côté théâtral est vraiment agréable. Si on fait un four, on revient se cacher derrière son pupitre !

Une phrase pour convaincre les Toulousains de venir voir votre spectacle au Zénith ?

Il est super ! Je ne vais pas dire du mal de mon spectacle.

Dernière question peut-être un peu plus philo. Un humoriste, c’est quoi ?

C’est quelqu’un qui doit faire rigoler les gens, ne pas les choquer. Et même si on a envie de mettre du fond dans ce que l’on fait, la forme doit primer sur tout. Ça doit être drôle tout le temps même si on a tendance à privilégier le fait de raconter des trucs vrais, qui nous sont vraiment arrivés, ou au contraire de mettre plein de fond. Alors que le seul truc qui compte, c’est de mettre plein de blagues dans le texte et que les gens rigolent. Si c’est pas assez marrant, c’est pas de l’humour.

Propos recueillis par Inès Desnot

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