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La Bohème – Opéra national du Capitole

by Bruno del Puerto

« Des larmes, encore des larmes » à l’affiche à partir du 26 novembre à l’Opéra national du Capitole. En effet, Giacomo Puccini est au rendez-vous avec un de ses opéras parmi les plus célèbres et les plus courus, véritable best-seller de l’histoire de l’opéra, son quatrième en tant que compositeur, à savoir La Bohème.

« Et faire pleurer, toujours, mais avec quelque chose de merveilleux, séduisant et gracieux. », c’est bien Giacomo Puccini qui le dit.

La Bohème © Tim Matheson

On se rit maintenant du jugement que certains beaux esprits portaient sur la musique du compositeur italien. Une musique bien sûr, trop facile, trop accessible, mémorisable, en un mot “trop peuple“. Et voilà le résultat. Plus de cent vingt ans ont passé depuis la création de la Bohème, cet ouvrage à la séduction irrésistible, d’une fraîcheur immarcescible, et le Théâtre affiche complet, en quelques jours. La raison principale n’est-elle pas que c’est une musique qui parle à tout le monde et qu’elle est formellement impeccable, à des années-lumière de toute vulgarité ? Quand la trilogie, musique, chant et théâtre est respectée, c’est bien le triomphe assuré. Seul, l’opéra peut conduire à de tels moments d’émotion sur scène.

Giacomo Puccini

Cette nouvelle coproduction avec le Scottish Opera (Glasgow) et le Théâtre Saint-Gallen (Saint-Gall) est placée sous l’autorité de Lorenzo Passerini, jeune chef d’orchestre italien, au départ tromboniste, comme un poisson dans l’eau dans la direction des opéras italiens du XIXè. Dans la fosse, les musiciens de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse. Sur scène, sont aussi présents les membres du Chœur de l’Opéra national du Capitole dirigés par leur nouveau directeur Gabriel Bourgoin.

Lorenzo Passerini © Elena Cherkashyna

« Je ne connais personne qui a décrit le Paris de cette époque aussi bien que Puccini dans la Bohème. » Et c’est Monsieur Croche alias Claude Debussy, critique impitoyable, qui le dit. Les protagonistes sont, c’est exact,  indiscutablement des figures parisiennes.

Il y a donc plus d’un siècle, en 1898, que les spectateurs de l’Opéra-Comique découvraient La Bohème de Puccini sur scène, avec ses étudiants et ses grisettes de l’époque 1845. Aujourd’hui, sur la scène du Théâtre du Capitole, le spectateur va voyager entre les années 1920 et le Paris d’aujourd’hui. Mieux vaudrait-il dire fin XXè ! Ce sera grâce à tout le talent du duo artistique que forment Renaud Doucet, metteur en scène et chorégraphe et André Barbe décorateur et costumier. Ensemble, ils ont déjà monté plus d’une trentaine de productions d’opéra, dont l’inventivité et la finesse dramaturgique sont la signature. Si le compositeur a ressenti quelque émotion à la lecture de la pièce, ils vous diront que leur travail essentiel, c’est bien de retrouver cette émotion et de la traduire de la manière la plus naturelle qui soit. Ils seront aidés dans leur labeur par Guy Simard aux Lumières.

André Barbe et Renaud Doucet

Ceci dit, l’œuvre de Puccini ne laisse guère libre cours à une imagination trop débordante. Pas de symboles, pas de scènes à grand spectacle. Le musicien a déjà corseté son opéra, tout dit, tout montré, tout fait sentir. Il est intraitable avec ses deux librettistes Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, n’hésitant pas à faire  remanier plusieurs fois certaines scènes. En un mot, doit être livrée, une œuvre tout entière dominée par le souci de la vie, de la simplicité, de la sincérité, de l’émotion, surtout.

« Il me faut mettre en musique des passions véritables, des passions humaines, l’amour et la douleur, le sourire et les larmes. Et que je les sente, qu’elles m’empoignent, qu’elles me secouent. C’est alors seulement que je peux écrire de la musique. Et c’est pourquoi je suis si exigeant et circonspect dans le choix d’un sujet. » G. Puccini. Ici, c’est une histoire simple, d’une approche facile, d’une portée universelle, au déroulement, finalement logique. Il écrit encore : « Quand j’écris un opéra, je cherche avant tout à être sincère, à être vrai, et à donner, de toutes mes forces, et par tous les moyens, le sens de la vie… »

C’est aussi l’idée fixe de notre Directeur artistique , Christophe Ghristi qui, en tant que “patron“ artistique des lieux tient énormément au respect de la trilogie en question et n’est pas très friand des transpositions les plus hasardeuses. Pour cette Bohème, le choix de transposer, légèrement, l’action dans un Paris des années 1920 lui paraît tout à fait adéquat et ce n’est pas faire offense au Paris de 1840 de Henri Mürger, peintre, journaliste et auteur du livre volumineux, point de départ intitulé Scènes de la Vie de Bohème. D’autant qu’il a monté deux distributions en alternance pour les rôles principaux avec des chanteurs jeunes et dont la fraîcheur sera en complet accord avec les éléments du livret, à n’en pas douter. Certains d’entre eux vous ont déjà enthousiasmés sur la scène “capitoline“.

« La jeunesse est une ivresse continuelle ; c’est la fièvre de la santé ; c’est la folie de la raison. » François de La Rochefoucauld

La brodeuse, couturière Mimi, à la santé très fragile, sera interprétée par, à tour de rôle, Vannina Santoni ou Anaïs Constans. Le poète Rodolfo qui en tombe fou  amoureux, c’est Liparit Avetisyan ou Azer Zada. L’autre couple plutôt fantasque, verra Musetta alias Marie Perbost rendre le quotidien bien compliqué à son amoureux, le peintre Marcello soit Mikhail Timoshenko. Dans l’autre distribution, ce seront Andreea Soare et Jérôme Boutillier. Quant au philosophe de la bande des quatre, le dénommé Colline, Julien Véronèse ou Guilhem Worms seront à la tâche. Ne manque plus que le musicien, Schaunard, ici Edwin Fardini. Quant au jeune Jacques Calatayud, il cumule les deux rôles les moins sympathiques, si l’on peut dire, du livret, celui de Benoît, le loueur de mansardes et celui, moins avouable d’Alcindoro, disons, un riche protecteur.

Vous serez à même de remarquer plusieurs réussites dans cet ouvrage dans lequel la suprématie de la mélodie est évidente, à savoir : l’adéquation parfaite entre la phrase musicale, le texte et l’action scénique ; la déclamation expressive qui tend à reproduire la vivacité spontanée du langage quotidien ; le nerf de son action dramatique, ainsi que la prolifération des motifs mélodiques et rythmiques, d’une concision qui exclut tout éparpillement ou toute redondance. Et vous en conclurez que Puccini est bien loin du qualificatif de “vériste“ dont on l’a un peu trop facilement et vite, affublé.

Sur le Synopsis, cliquez ici.

Michel Grialou

Opéra national du Capitole
du 26 novembre au 04 décembre 2022

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