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Les Musiciens du Louvre – Marc Minkowski (direction)

by Administrateur

Lundi 7 février à 20h, à la Halle, le Cycle Grands Interprètes présente une soirée Jean-Philippe Rameau intitulée “ Une nouvelle symphonie avec voix“. Marc Minkowski dirige son ensemble les Musiciens du Louvre et le jeune baryton Thomas Dolié qui est La Voix.

Marc Minkowski © Marco Borggreve

Le programme comporte des extraits symphoniques et chantés de plusieurs ouvrages du musicien du XVIIIè siècle qui commencera effectivement sa carrière du point de vue musical, bien tardivement pour l’époque, à cinquante ans, en 1733. C’est à cette date que naît en effet le chef-d’œuvre Hippolyte et Aricie.

Dès lors, et jusqu’à la fameuse Querelle des Bouffons, de 1752 à 1754, Rameau aborde avec grande frénésie toutes les formes de musique dramatique, y imposant sa marque. Malgré l’hostilité au départ d’une certaine Madame de Pompadour, malgré les jusqu’au-boutistes italiens, le jugeant trop conservateur. C’est aussi malgré les “lullyistes“ qui ne saisissent pas tous ses modernismes dans l’écriture, et malgré aussi une période de silence de 1739 à 1745. D’aucuns en rajouteront en estimant que les livrets pour les œuvres lyriques ne sont pas toujours des chefs-d’œuvre de littérature.

Sur l’ensemble de l’œuvre dramatique, on relève seulement cinq grandes “ tragédies en musique“, de vastes proportions (cinq actes) : après Hippolyte et Aricie, ce sera Castor et Pollux (1737), puis deux après Dardanus, et en suivant en 1749, Zoroastre et la dernière étant  Les Boréades, l’année de sa mort en 1764. Les autres œuvres relèvent de la pastorale avec leur lot de bergers et de nymphes et faunes et satyres, ou de la comédie, comédie-lyrique, comédie-ballet : ZaïsNaïs, Acante et Céphise, en 1745, PlatéeLes Paladins en 1760, La Princesse de Navarre. Enfin, une très large contribution à l’engouement sans limites pour les opéras – ballets, au sommet desquels on trouve Les Indes galantes en 1735 et Les Surprises de l’amour de 1748.

Peinture à l’huile de Jacques André Camelot Aved – Musée des Beaux-Arts, Dijon

Programme du concert :

Castor & Pollux, tragédie lyrique
– Ouverture

Zoroastre, tragédie lyrique
– Air tendre en rondeau

Les Paladins, comédie lyrique
– Entrée très gaye de troubadours (acte II)
– « Je puis donc me venger moi-même » (Orcan – acte II, 6)
– Air de Furie (air très vif, acte II, 8)

Les Indes Galantes, ballet héroïque
– Air pour les esclaves africains (Le Turc généreux)
– 1er Air pour Zéphire (Les Fleurs)
– 2e Air pour Zéphire (idem)
– Air pour Borée et la Rose (idem)
– Scène 5 (Huascar – Les Incas du Pérou)

Acanthe & Céphise ou La Sympathie : Vœux de la Nation pastorale héroïque
– Ouverture
– Rigaudons 1, 2 et 3 (acte II, 6)
– Entrée [des Chasseurs et des Chasseresses] (acte II, 6)

La Naissance d’Osiris Un acte de ballet
– Air de musette

Dardanus, tragédie lyrique
– « Voici les tristes lieux… Monstre affreux… Quel bruit ! » (Anténor – acte IV, 4)

Pygmalion, acte de ballet
– Sarabande pour la Statue (scène 4)

Castor & Pollux
– Tambourins pour les Spartiates (1754 – Acte I,4)
– Air très gai (1754 – acte II,5)
– « Nature, Amour, qui partagez mon cœur » (Pollux – 1737 – acte II,1)
– Chaconne (1754 – acte V,4)

Les Musiciens du Louvre © Benjamin Chelly

Incompréhension des uns, enthousiasme des autres, on remarque surtout qu’après avoir attaqué ce que les lullyistes apppelaient les modernismes outranciers de Rameau, dans les années 1750, ils vont finalement le considéraient comme le représentant officiel de la tradition, face aux Italiens. Rameau n’est plus qu’un créateur après que le théoricien et le musicien aient complètement fusionné. Comment ? en appliquant dans son art ses recherches acoustiques, constamment préoccupé qu’il est par le souci de l’efficacité de l’expression dramatique. Et ce, par les couleurs des accords, les timbres des instruments, une palette chatoyante et profonde qui ne doit rien au hasard. La scène 5 des Incas dans Les Indes galantes en est un excellent exemple.

On peut aussi remarquer la puissance impressionnante, pour l’époque, de l’orchestre, et encore, l’ouverture, émancipée de son rôle ornemental. Quant aux intermèdes et symphonies (sinfonia), ils relancent incessamment l’action dramatique pendant que dans les accompagnements des arias, c’est un orchestre omniprésent, vibrant et multicolore. En résumé, le talent essentiel de Rameau, c’est bien surtout la réussite dans la fusion intime et nouvelle de l’art vocal et de l’art instrumental au service du lyrique. Pas de meilleures illustrations à ces quelques propos que les arias choisies ici pour voix de baryton.

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Pour en savoir plus encore sur Jean-Philippe Rameau, cliquez ici.

Michel Grialou

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