En 2023, Art Explora, la fondation philanthropique créée par Frédéric Jousset, inaugurera ARTEXLORER, un catamaran-musée qui sillonnera la mer Méditerranée, premier parcours annoncé, pour aller à la rencontre des publics et proposer des expériences artistiques inédites.
La ville de Gênes est en train de finaliser la construction d’un géant des mers. Son nom ? ARTEXPLORER. Mesurant 55 m de haut pour 46,4 m de long, il s’agit tout simplement du plus grand catamaran du monde. Des mensurations lui permettant d’accueillir plusieurs milliers de personnes par jour. Et cela ne sera pas de trop tant sa mission est ambitieuse : offrir à tous l’accès à la culture.
En effet, ce bijou flottant sera un musée sur l’eau. Il a été pensé par Frédéric Jousset, entrepreneur, mécène et fondateur d’Art Explora. Créée en 2019, cette fondation philanthropique indépendante s’engage à réduire la fracture culturelle, en s’appuyant notamment sur les technologies numériques et des dispositifs itinérants ouverts à tous. Dotée de 4 millions d’euros en capital permanent, Art Explora finance des projets très variés visant à élargir les publics de la culture. « Art Explora, c’est Art au sens universel. […]. Ce que l’on veut, c’est que les gens accordent davantage de place dans leur vie à l’art et aux artistes », précise Frédéric Jousset.
Le projet ARTEXPLORER s’inscrit pleinement dans cet objectif. Livré lors de l’été 2023, le bateau-musée s’engagera dès l’automne depuis Marseille dans une tournée des ports de la Méditerranée : Sète, Tirana- Dürres, Rijeka, Malaga, Athènes-Le Pirée, Naples, Venise, Beyrouth, Tunis, Tanger, Lisbonne et Malte-La Valette. À chaque escale, le catamaran déploiera sur le quai un village d’exposition nomade capable de recevoir jusqu’à 10 000 visiteurs par jour. Une forme d’extension terrestre, éphémère et modulable imaginée par l’architecte de renom Jean-Michel Wilmotte.
ARTEXPLORER n’aura pas d’œuvre d’art à bord, il s’agira de créations sensorielles et audiovisuelles. Les artistes locaux présents à chaque escale réaliseront donc les œuvres « physiques ». Les visiteurs pourront tout de même monter sur le pavillon où se trouveront plusieurs espaces dédiés à la création : documentaire sur le pont arrière, exposition d’artistes contemporains dans la « project room », voyage sonore, conférences et ateliers sur le pont supérieur. La Galerie immersive du catamaran accueillera aussi une exposition pédagogique, imaginée par le Louvre et produite par la fondation de Frédéric Jousset, où il sera question de la place des femmes dans la production d’œuvres artistiques. Le tout gratuitement avec des « contenus » pour tous âges.
Frédéric Jousset a raccroché sa passion de la mer à celle de l’art afin d’atteindre un but : déclencher la visite des musées. Un objectif d’autant plus important que, selon le mécène, l’art rend plus fort : « si on a beaucoup parlé de fracture sociale dans le débat politique, il existe aussi une fracture culturelle : en France, moins de 50% des gens visitent une expo ou un musée par an. Pour beaucoup, l’art demande un effort physique, financier et intellectuel. L’idéal est d’amener la culture à tous pour que tous s’ouvrent aux autres par la culture ».
Le plus grand catamaran du monde véhiculera aussi un message de protection de l’environnement. « On a prévu de traiter ces questions environnementales essentielles à travers la programmation artistique. Que ce soit dans les films que l’on projettera dans le village ou que ce soit dans les œuvres produites par les artistes localement. Comme les questions migratoires, d’identité », détaille Frédéric Jousset. Naturellement, le bateau-musée dessiné par l’architecte Axel de Beaufort est équipé de panneaux solaires qui permettront d’assurer une partie de sa consommation énergétique.
