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Rencontre avec André Bonzel, « C’est arrivé près de chez vous »

by Administrateur
Utopia Borderouge 20:30

C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS

Remy Belvaux, André Bonzel et Benoit Poelvoorde – Belgique 1992 1h32mn – avec Benoit Poelvoorde, Jacqueline Poelvoorde Pappaert, Nelly Pappaert…

André Bonzel
D’abord on rit. Puis on a du mal. Ca nous dérange, ça nous révolte, mais on jubile. On a rarement vu quelque chose d’aussi gonflé, d’aussi cynique, d’aussi malicieusement provocateur et pervers. Un film dont les projections provoquent autant de bagarres que de crises de rire, de délire enthousiaste que de cris de haine. On vous aura prévenus, mais on ne saurait trop vous conseiller de venir y jeter un petit coup d’œil personnel, ça vaut le déplacement !

Le montage, qui réunit de façon parfaite la réalité et la fiction, ne rend que plus troublant notre malaise. L’horreur qui explose à chaque instant est si énorme, à la fois réaliste et outrageusement parodique, que le film devient une charge féroce contre tous les excès complaisants qui se commettent au nom de l’information (journaux télévisés) ou du divertissement (reality shows). Un pamphlet cynique et très méchant, à se tenir les côtes de rire et à frémir de dégoût.

Un trio belge complètement allumé

Les auteurs de cette drôle de chose ? Trois belges complètement allumés, sans un sou, sans prétention aucune, dont l’un incarne de façon irrésistible Ben le tueur fou. C’est Benoît Pœlvoorde, il a une tronche pas possible, un flegme invraisemblable dans toutes les situations et il est pour beaucoup dans la force horrifico-burlesque du film.
Ben tue. Avant tout pour le plaisir. Des petits vieux, des facteurs, jamais de gros riches, ça pourrait lui attirer des problèmes. Des meurtres sales, glauques, dans les décors blafards d’une Belgique pas gaie.

Ce serial-killer volontiers bavard est suivi par une équipe de reportage qui filme ses meurtres dans toute leur horreur et enregistre les commentaires imperturbables de Ben en pleine action. Evidemment, tout ça avec un sens gigantesque de la farce et du troisième degré… Mais quand même… Au fur et à mesure, la proximité crée des liens, la petite équipe de tournage devient complice. Ben pousse de plus en plus loin les limites du vice et de la brutalité, et plus ça nous dérange, plus on jubile. Pour un peu, on s’attacherait presque à lui…

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