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« Le Parfum vert » de Nicolas Pariser

by Bruno del Puerto

Le Parfum vert un film de Nicolas Pariser

Dans une irrésistible et revendiquée ambiance convoquant Hitchcock et… Tintin, Nicolas Pariser nous invite à la plus délicieuse comédie d’espionnage française de ces dernières années. Avec un Vincent Lacoste sur ses sommets !

Sandrine Kiberlain (Claire) et Vincent Lacoste (Martin) – Crédit : Bizibi

Drame à la Comédie Française ! En plein spectacle l’un de ses pensionnaires meurt, empoisonné. Martin, observant la scène depuis la coulisse, se précipite au-devant de son camarade et ne peut que recueillir son dernier souffle et ses derniers mots : assassinat, parfum vert. Les polices enquêtent sur le champ. La petite troupe du Français essaie de se réconforter dans un bar voisin.  C’est là que Martin est kidnappé. Il se retrouve dans une magnifique demeure. Drogué et ne comprenant rien à ce qu’il lui arrive et encore moins à ce qu’on lui demande, il va se réveiller plus tard dans un taxi stationné sous un pont parisien. L’effet du narcotique aidant, il déambule tant bien que mal pour rentrer chez lui alors que, finalement, tous les flics d’Europe et les Services d’espionnage sont déjà à ses trousses, son absence en faisant le meurtrier idéal. Il trouve refuge chez une bédéiste, Claire qui, comprenant sa situation, décide de lui venir en aide. Les deux bras cassés (une image…) se rendent à Bruxelles (évidemment). C’est le début d’une pérégrination rocambolesque émaillée de cadavres en tous genres.

Clairement, il faut un peu de recul pour apprécier ce discours un brin décalé et des images qui fleurent bon la couleur et le trait de plume cher au génial belge. Mais, ce chemin fait, vous allez prendre un vrai plaisir, pas mal régressif il faut l’avouer, à ce thriller d’espionnage dans la plus pure tradition. Avec société secrète, complot international et une ultime séquence dans un théâtre polonais dont je vous laisse le soin de goûter la saveur.

Il faut le dire, Sandrine Kiberlain (Claire) ne fait pas le poids devant le Martin aussi lunaire qu’épatant de Vincent Lacoste. Avec ses yeux qui ne veulent rien dire et son débit souffreteux, il incarne à la perfection cet artiste complètement déboussolé par l’aventure dans laquelle il se retrouve. Et avec lui on ne sait pas vraiment à quel degré il faut apprécier la performance. Dans tous les cas elle est jubilatoire. Fidèle à son habitude, le réalisateur ne fait pas spécialement d’économies pour griffer les pouvoirs européens en place…

Robert Pénavayre

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