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The Fall Guy de David Leitch

by Anthony del Puerto

C’est à une véritable déclaration d’amour au cinéma que nous convie le réalisateur, et ancien cascadeur, David Leitch.  Il la fait au travers d’un portrait, celui d’un cascadeur qui va se trouver au cœur d’une histoire policière qui en dit long sur l’univers impitoyable du 7e art hollywoodien.

Fall Guy
 Ryan Gosling (Colt) et Emily Blunt (Jody) – Crédit Universal Studio

Accrochez bien votre ceinture, imprudent qui vous aventurez dans The Fall Guy, car vous allez avoir droit à plus de deux heures de cascades démentes entrecoupées… de vrais coups de feu !  Nous sommes sur le plateau de tournage d’un film d’action. Colt, le seul cascadeur que tolère la star Tom Ryder comme doublure, est sur le point d’effectuer un saut extrêmement dangereux. Crac ! Un accident et voilà Colt avec une minerve pour quelque temps et surtout une furieuse envie d’abandonner son métier.

Pour l’heure, nous le retrouvons voiturier pour une boîte de nuit.  Ce qu’il ignore, c’est que Jody, la jeune assistante-« réalisatrice avec qui il a vécu une passion torride, qui s’est mal terminée, est en train de tourner son premier long, une SF un peu déjantée, avec Tom Rider comme tête d’affiche. En plein tournage, Tom disparaît des radars. Personne ne sachant où il est passé, pour le retrouver, la production fait appel à celui qui le connaît le mieux : Colt. Si ce dernier refuse dans un premier temps, dès qu’il apprend que c’est Jody qui réalise, il accepte.

Ce qu’il ignore encore, c’est qu’il met le pied dans un nid de vipères comme seul Hollywood peut en couver.

Et nous voilà parti pour un film mêlant avec une habileté incroyable l’action au suspense, le romanesque au spectaculaire. Tourné à l’aide de six caméras équipées de grand-angle et de téléobjectif, c’est bien sûr un hommage aux hommes et femmes de l’ombre que sont les cascadeurs. Ce film dans le film, somptueusement cadré, monté, éclairé, dirigé par celui qui a déjà à son actif rien moins que John Wick (2014), Deadpool 2 (2018), Fast & Furious (2019) et Bullet Train (2022) est une géniale réussite tout à la fois hilarante et émouvante.

Epinglant au passage la surpuissance des producteurs mais aussi les dangers du tout numérique, le scénario est un écrin de luxe pour deux comédiens qui ne le sont pas moins : Emily Blunt, Jody fracturée par un amour déçu mais réalisatrice d’une formidable pugnacité, et Ryan Gosling, Colt désopilant de naïveté, de candeur, mettant ses aptitudes de cascadeur au profit de sa survie (dans l’histoire).

Un comédien terriblement attachant, se contentant d’un seul regard pour faire fondre une salle entière, un artiste superbement doué, capable de briller dans La La Land, émouvant et survitaminé dans le film sous rubrique, aussi à l’aise dans la comédie que dans l’action et le roman noir.

Un film régressif, avec une touche de nostalgie certes, mais franchement divertissant. Du vrai cinoche à l’ancienne. Terriblement efficace !

Ne partez pas trop vite au clap de fin car une séquence post générique nous montre le tournage en particulier des scènes de cascade.

Robert Pénavayre


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