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L’Esprit Coubertin un film de Jérémie Sein

by Anthony del Puerto

Le premier long de Jérémie Sein, connu pour la série tv Parlement, tombe pile, est-ce un hasard, en ce moment d’échos médiatiques assourdissants réclamant urbi et orbi à tous les Français de se mobiliser autour des JO 24 qui, le savez-vous, se tiendront à Paris. Mais le réalisateur n’a pas voulu faire ici un film sur le sport.

Esprit Coubertin
Benjamin Voisin (Paul) – Crédit : Bac Films

Il prend un contre-pied potache à l’hystérie qui est en train de s’emparer de l’Hexagone, pour jouer les Cassandre.  Nous voici donc quasiment au terme de ces fameux JO. La France se classe 61ème au rang des médailles. Ne reste en lice que Paul, un génie du tir sportif, une discipline, dixit le responsable du Club France (Grégoire Ludig, égal à lui-même, parfait) dont tout le monde se fiche.

Sauf que Paul est devenu l’ultime chance de survie du Club France.

De plus la ministre des sports (Laure Atika), à laquelle il faut souffler la moindre virgule de son discours aux athlètes, est de passage. Paul est un champion hors norme. L’or ne peut lui échapper. Psychorigide, il ne vit que pour le tir, au point d’être encore vierge, ses vingt ans passés. Manque de chance, la misère du village olympique l’oblige à partager sa chambre avec un îlien du Vanuatu, Jacob (excellent Rivaldo Pawawi) qui est inscrit dans le 1500m nage.

Plutôt décontracté et accro aux galipettes en tous genres qui animent ledit village la nuit tombée, Jacob dérange Paul dans sa concentration.

Cette mise en abîme du sport version olympique, des personnages qui tournent autour (Emmanuelle Bercot en coach est épatante) et des personnalités qui se servent de l’aura de l’événement, est un pur moment de bonheur, un brin régressif certes, mais dont il ne faut pas se priver.

D’autant que Paul n’est autre que Benjamin Voisin, ici méconnaissable physiquement, irrésistible dans le portrait de ce jeune homme qui va finalement comprendre que le sport ce n’est pas simplement que des médailles.

Quant aux séquences sur les infos sportives des chaînes de télévision en continue, elles sont un vrai remède contre la morosité. Ne partez pas trop vite après la fin du film car, justement, une séquence post générique en ajoute une bonne couche sur le sujet.

Robert Pénavayre



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