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Metropolis de Fritz Lang

by Anthony del Puerto

Très rares sont les grands réalisateurs ayant marqué de leur empreinte autant le cinéma muet que le parlant. Fritz Lang est de ceux-là, comme en témoigne dès 1931 M le maudit où l’on voit à quel point il maîtrise ce nouveau cinéma naissant.

Avant cela, il y eut déjà nombre de films importants comme Docteur Mabuse le joueur en 1922 et bien sûr Metropolis en 1927 dont l’action se déroule en 2026.

Dans une mégalopole baptisée Metropolis, partagée entre une ville basse où travaillent les ouvriers aux prises avec des machines et une ville haute dédiées aux classes supérieures, un savant fou met au point un androïde d’apparence féminine destiné à appeler les ouvriers à la révolte contre le maître de la cité…

Metropolis

Cuisant échec commercial lors de sa sortie, Metropolis connaîtra une reconnaissance tardive l’élevant au rang des films les plus importants du cinéma et il faudra attendre la seconde moitié du vingtième siècle pour découvrir, au fur et à mesure des différentes versions, celle la plus fidèle au projet conçu par son créateur bien qu’amputée de sa durée originelle.

L’homme et la machine 

Coécrit par Fritz Lang et Thea von Harbou (son épouse de l’époque) d’après le roman de celle-ci, le scénario mêle les genres – mélodrame amoureux, pamphlet politique, fable métaphysique… – pour donner naissance à un film de science-fiction d’une ambition peu commune. C’est d’abord visuellement que Metropolis (quintessence de l’expressionnisme allemand) impressionne grâce à l’ampleur des moyens déployés et l’utilisation d’effets spéciaux alors totalement inédits.

Mais le spectaculaire se marie ici à un propos tout aussi révolutionnaire qui dépasse la stricte lecture de la lutte des classes pour offrir une critique avant-gardiste et visionnaire de la technique. Devant la caméra de Fritz Lang, les machines sont des divinités asservissantes qui avalent littéralement les humains.

Le pouvoir arbitraire à la tête de Metropolis maîtrise la communication, l’information, la surveillance et le film anticipe, au-delà du totalitarisme à venir en Allemagne (Fritz Lang s’exilera, Thea von Harbou adhèrera au parti nazi), des formes de tyrannie très contemporaines.

Christian Authier

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