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Le Pigeon de Mario Monicelli

by Anthony del Puerto

Si Le Pigeon marqua en quelque sorte en 1958 l’acte de naissance de ce que l’on nommera la comédie italienne, il faut rappeler l’extraordinaire profusion de talents et d’inspirations que connût le cinéma transalpin après la Seconde Guerre.

Tandis que RosselliniDe SicaVisconti ou De Santis posent les fondements du néoréalisme (quitte à s’en éloigner ensuite), des cinéastes très singuliers comme AntonioniFelliniPasolini ou Rosi font leurs premiers pas. C’est dans ce contexte qu’apparaît un nouveau genre de comédie mêlant burlesque, noirceur et peinture sociale.

Cinéastes et scénaristes (on pense au célèbre tandem Age et Scarpelli) à l’instar de Dino Risi, Luigi Comencini ou Ettore Scola, sans se limiter à la seule comédie italienne, lui confèreront ses lettres de noblesse.

Mario Monicelli, auquel on doit quelques films inoubliables comme La Grande Guerre, L’Armée Brancaleone, Romances et Confidences, Mes chers amis, donna donc le coup d’envoi de ce mouvement informel avec Le Pigeon.

Le Pigeon

Miracle cinématographique

A Rome, une bande de petits truands et de pieds nickelés se lance après moult mésaventures dans le projet d’un cambriolage qui ne va évidemment pas se dérouler comme prévu. De ce point de départ qui sera souvent copié (le film lui-même connaîtra une suite et des remakes), Monicelli construit une mécanique tragi-comique dont l’efficacité est inversement proportionnelle à celle de ses personnages. Les dialogues fusent. Les surprises sont au rendez-vous. L’incompétence et la bêtise font des étincelles.

Auprès de la grande star comique Totò, le réalisateur réunit une nouvelle génération d’acteurs – Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Claudia Cardinale, Renato Salvatori – promise à la gloire sans négliger des « gueules » (irrésistible Carlo Pisacane dans le rôle d’un vieillard glouton) qui font le sel de la comédie italienne entre cruauté et tendresse.

Ce miracle cinématographique ne durera qu’une vingtaine d’années, mais les éclats de rire qu’il provoqua se font encore entendre.

Christian Authier

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