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Huit crimes parfaits de Peter Swanson

by Anthony del Puerto

Tandis que le nouveau suspense criminel de Peter Swanson, le remarquable Neuf vies (Gallmeister), vient de sortir en librairie, son avant-dernier roman démontrait déjà l’étendue du talent de l’écrivain américain.

Gérant d’une librairie de Boston spécialisée dans le polar, Malcom Kershaw mène une existence sans aspérités, presque ennuyeuse. Jusqu’au jour où il reçoit la visite d’un agent du FBI, Gwen Mulvey, trentenaire au charme discret, qui enquête sur une série de meurtres s’inspirant d’ABC contre Poirot d’Agatha Christie et sur un éventuel homicide évoquant le roman Assurance sur la mort de James Cain. Quel meilleur conseiller qu’un libraire aussi chevronné ? D’autant que ces deux livres avaient été cités dans un article publié quinze ans auparavant par Kershaw sur son blog, «Huit crimes parfaits», qui rassemblait «une sélection des meurtres les plus intelligents, les plus ingénieux, les plus infaillibles» dans l’histoire du roman policier. Le libraire et l’enquêtrice du FBI vont rapidement être persuadés qu’un tueur agit en coulisses et qu’il connaît Malcom Kershaw…

Peter Swanson
Peter Swanson © Jim Ferguson / Gallmeister

Le crime était presque parfait

Huit crimes parfaits est un hommage aussi réussi que ludique à la littérature noire et policière. L’auteur connaît ses classiques, joue avec les codes et les clins d’œil notamment à Ira Levin, John D. MacDonald, Gillian Flynn, Stephen King ou Richard Stark. Mais c’est du côté de L’Inconnu du Nord-Express de Patricia Highsmith que se nouent les secrets de l’intrigue. Nul besoin toutefois d’être un spécialiste du genre pour apprécier les climats et les surprises du roman.

Le narrateur et héros ne serait-il pas le suspect idéal ? Ce serait trop simple même s’il est beaucoup plus impliqué dans les crimes que ce qu’il n’en a dit à l’agent Mulvey. Les personnages secondaires ont leur importance, à l’instar de Brian Murray, écrivain vieillissant qui a eu son heure de gloire, ami et associé de Malcom Kershaw. Le chat Nero, un roux sociable qui règne dans la librairie dont il est la mascotte, connaît une part de la vérité. « Les livres sont comme un voyage dans le temps. Tous les vrais lecteurs savent cela. Mais ils ne vous ramènent pas seulement à l’époque où ils ont été écrits, ils peuvent aussi vous ramener à d’autres versions de vous-même », confie à un moment le libraire. C’est peut-être pour cela que l’on se sent si bien dans Huit crimes parfaits.

Christian Authier

Un livre pour le week-end


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Huit crimes parfaits – Gallmeister, collection Totem

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