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« Un Américain à Paris » de Vincente Minnelli

by Léa Vergès

Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. A voir ou à revoir.

Si le grand Vincente Minnelli ne s’est pas illustré que dans la comédie musicale, il a signé quelques-uns des sommets du genre parmi lesquels Tous en scène et Un Américain à Paris. L’Américain en question est un peintre sans le sou, Jerry Mulligan, dont une riche héritière s’éprend et veut lancer la carrière. Mais l’artiste tombe sous le charme d’une jeune vendeuse, Lise, sans qu’elle ne lui avoue qu’elle est promise à un célèbre chanteur de music-hall, Henri Baurel, que Mulligan rencontre par ailleurs. Un Américain à Paris est le fruit d’une osmose de talents. Le metteur en scène retrouve son fidèle producteur Arthur Freed (aux commandes de classiques comme Le Magicien d’Oz ou Chantons sous la pluie), Gene Kelly joue et règle les chorégraphies tandis que George Gershwin compose les musiques.

Dans un Paris de carte postale reconstitué en studio, où la vie de bohème se conjugue avec la beauté des lieux. Où le rêve se charge de transcender le réel, un chassé-croisé amoureux se met en place au gré de séquences musicales intimistes ou spectaculaires, chantées ou seulement dansées. Derrière la fausse naïveté perce une discrète mélancolie sur laquelle Minnelli ne s’attarde pas. La fantaisie, la joie de vivre, l’enchantement s’échappent de la pellicule pour devenir contagieux. A la grâce de la toute jeune Leslie Caron répond un Gene Kelly défiant l’apesanteur.

Cinéma parfait

Rarement Hollywood n’avait tant mérité son surnom d’usine à rêves tant Un Américain à Paris sublime l’artifice. Des toiles de maîtres se transforment en tableaux vivants. La magnificence des tenues et des décors se déploie dans des couleurs somptueuses. Le cinéaste en profite pour rendre hommage à la peinture. Notamment à travers le célébrissime ballet final de près de dix-huit minutes, qui nécessita trois mois de tournage, auquel il intègre des toiles de Dufy, Renoir, Utrillo ou Toulouse-Lautrec.

Moment de cinéma parfait où la mise en scène jongle avec tous les arts. Où la caméra virevolte avec une légèreté qui fait oublier la virtuosité des travellings et des panoramiques pour laisser triompher le plaisir d’un spectacle total. La comédie musicale a traversé les époques au cinéma. Mais c’est à la fin des années 1940 et au début des années 1950 qu’elle a donné ses plus belles réussites.

Christian Authier


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