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Festival du Comminges, quarante-huitième édition

by Léa Vergès

Le Festival commencera véritablement le 22 juillet à Saint-Béat-Lez avec l’Académie Christian Nadalet mais il veut se démarquer exceptionnellement dans cette édition par un concert donné à Toulouse même pour frapper les esprits, tous les esprits. Ce sera le mardi 9 mai à la Halle aux grains à 20h 30.

Festival du Comminges
Victor-Julien Laferrière © Jean-Baptiste Millot

Le Festival a fait ses débuts en 1975 grâce essentiellement à l’industriel Pierre Lacroix. Il s’appuyait alors sur un instrument, l’orgue, l’orgue au buffet renaissance de la Cathédrale Saint-Bertrand du Comminges,  pour ensuite se diversifier avec la musique de  chambre, le chant et maintenant, de plus en plus, dans le symphonique. Nous sommes toujours en des lieux prestigieux. La Cathédrale Sainte-Marie de  Saint- Bertrand du Comminges et son orgue sont toujours là ainsi que la Basilique Saint-Just de Valcabrère. L’œil de sa Présidente Francine Antona-Causse est toujours aussi vigilant, lui aussi, et plein de bienveillance !

Mais le patrimoine s’élargit avec bonheur et des manifestations iront bien du côté de Cazères, Martres-Tolosane, Saint-Gaudens, Saint-Paul – d’Oueil. La branche Tourisme du Conseil départemental de la Haute-Garonne animée par son responsable Didier Cujives veille au grain, comme on dit. Ce festival est bien une pièce maîtresse pour le département et la région sur le plan culturel et patrimonial, et donc pour le tourisme. Le côté artistique prend lui aussi plus d’ampleur avec la diversification. C’est, comme on dit, une très belle affiche de festival d’été parfaitement défini. À étudier dans le détail avec les 14 dates annoncées.

Mais revenons à ce concert-mise en bouche de luxe  concocté par Victor Julien-Laferrière, Directeur artistique du Festival pour la deuxième année. Il ouvrira d’ailleurs la soirée du 9 mai en interprétant au violoncelle les surprenantes et captivantes à la fois Variations rococo pour violoncelle et orchestre de P. I. Tchaïkovski. Il dirigera en même temps l’Orchestre Consuelo, son audacieux projet. Orchestre qu’il dirigera  en deuxième partie dans la Suite n°1 du même compositeur russe.

Orchestre Consuelo © Jean Baptiste Millot

Victor Julien-Laferrière est bien l’un de nos plus talentueux violoncellistes français, à n’en pas douter. Couvert de Prix, ce jeune trentenaire est assailli de propositions artistiques. Et pourtant, tel un Mstislav Rostropovitch en son temps, le virus de la direction d’orchestre l’a presque insidieusement atteint puisque le voilà, de plus, “montant“ son orchestre : « L’Orchestre Consuelo est fondé en 2019 à son initiative. Il choisit de placer cet ambitieux projet sous la figure tutélaire et littéraire de la plus musicienne des héroïnes de roman imaginée par la plus mélomane des romanciers, George Sand. L’ensemble, à géométrie variable de quinze à cinquante musiciens, se donne pour mission d’aborder le répertoire symphonique par le prisme et avec l’exigence de la musique de chambre, et ce sous sa direction musicale. De par sa passion et son profil musical, il est bien à la frontière de ces mondes. »

Composé tant de « chambristes », souvent jeunes et issus des meilleurs trios, quatuors, quintettes constitués, que de musiciens venus des grandes phalanges et attirés par cette démarche différente, l’Orchestre Consuelo aborde certes le riche répertoire d’orchestre de chambre mais a également pour vocation d’amener dans des lieux ne pouvant traditionnellement l’accueillir, des pans entiers du répertoire symphonique de Schubert à Mahler, en passant par Brahms et Ravel, par le truchement si besoin de versions ou réductions, souvent de véritables chefs-d’œuvre d’orchestration en eux-mêmes.

Adam Laloum
Adam Laloum © Harald Hoffmann / Sony Music

Après les Variations, nous aurons sur le plateau de la Halle un piano et l’Orchestre Consuelo  toujours, avec au clavier un pianiste qu’il me paraît inutile de présenter à la Halle, tellement il nous est familier, c’est Adam Laloum. Quiconque s’intéresse au piano a lu son parcours qui a forgé sa réputation internationale.

Tout de même quelques lignes ! Ce toujours jeune pianiste, jeune trentenaire, étonne son auditoire pratiquement à chacune de ses apparitions en concert, que ce soit en récital ou comme concertiste. L’artiste n’a plus une minute. Il est partout. Affamé de musique de chambre surtout, il est très sollicité alors dans toute pièce où le piano doit être présent. N’a-t-on pas dit de lui : « Adam a les qualités d’un grand chambriste : il joue magnifiquement, sait être autant à l’écoute qu’il peut être moteur. » 

Les concertos ne lui font plus peur, et c’est ainsi que la Halle a pu l’accueillir, après le n°1 de Johannes Brahms, dans le n°2. Il a aussi déjà interprété en ce même lieu le n°21 de ce cher Amadeus. Pour le dire simplement, l’artiste ne joue pas qu’avec ses doigts déclenchant alors chez l’auditeur comme une sorte d’attraction. Jeu captivant car très singulier, interrogateur. « Jouer avec son cœur, c’est déjà pas mal. » a-t-il pu confier.

Un analyste de haut vol vous dirait : « Pourtant, il y a un mystère Laloum, qui émeut, fascine ou dérange, en tout cas impose le respect : plus il se produit, et moins on le connaît. Plus l’artiste se livre, et plus les ressorts secrets de son jeu se dérobent. »

Vous vous devez de consulter cette adresse qui vous apprendra beaucoup sur le pianiste et vous donnera aussi quelques clés sur ses choix délibérés d’interprétation. Écoutons-le encore nous confier : « …Je crois que nous aimons tous quand la musique est jouée naturellement, je fais donc tout mon possible pour préserver ce naturel, qui nous échappe si souvent et que l’on peine à retrouver. Un naturel déjà faussé à la base par nos connaissances et nos névroses…Souvent ce naturel n’arrive qu’après des heures de “prises de tête“ avec la partition, c’est un moment plutôt gratifiant dans le travail d’interprétation. »

Il jouera l’un de ces concertos pour piano favoris, le n° 23 de Wolfgang Amadeus Mozart. (27 janvier 1756 à Salzbourg – le 5 décembre 1791 à Vienne)

Concerto pour piano et orchestre n°23 en la majeur, K. 488
I. Allegro
II. Adagio
III. Allegro assai Durée : 25 ‘ environ

Cathédrale Notre Dame
Cathédrale Notre-Dame de Saint-Bertrand-de-Comminges

Quelques mots sur ce n°23. Cliquez ici  

Variations sur un thème Rococo, opus 33, pour violoncelle et orchestre, cliquez ici.

Suite n°1 de P. I. Tchaïkovski, cliquez ici.

>  Entretien avec Victor Julien-Laferrière, directeur artistique du festival

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