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« Sage-Homme » de Jennifer Devoldere

by Bruno del Puerto

Sage-Homme, un film de Jennifer Devoldere

Léo vient de passer son concours d’entrée en médecine. Malheureusement, celui qui se voyait la gloire d’une famille avec son titre de docteur déchante amèrement. Classé en fond de liste, la voie royale lui est refusée et il lui est proposé un cursus pour devenir… sage-femme !

Honteux, lui qui vit en banlieue dans un milieu ultra masculin, va cacher la vérité à son père et suivre, sans révéler son échec, les cours de maïeutique afin de devenir sage-femme. Tout en gardant espoir de rejoindre plus tard la filière « médecine ».  Son arrivée à l’école, à 95% féminine, ne passe pas inaperçue, même s’il est favorablement accueilli. Bien obligé de revêtir la blouse rose obligatoire et finalement peu enclin à faire des efforts, Léo va rapidement s’affronter avec Nathalie, responsable du service des sages-femmes dans cet hôpital.  L’expérience venant, Léo va changer, grandir, mûrir aussi. Il va vivre des bonheurs incroyables, mais aussi des drames et se rendre compte de la formidable humanité que suppose son travail. Je ne veux pas spoiler, mais une scène muette vous prendra à la gorge. Elle est le climax du film et aussi le moment où tout va basculer pour le jeune étudiant. Il va par la suite oser affronter sa famille et leur dire la vérité. Il est devenu un homme.

Remarquablement documenté, ce film nous parle d’un métier injustement mal rémunéré et mal considéré dans les milieux médicaux et pourtant indispensable au moment de donner la vie.

Karine Viard est une Nathalie rebelle contre une administration sclérosée. Dans son rôle de tutrice de Léo, elle porte en elle toute la force et l’énergie autant physique que mentale indispensables à la plénitude de ce métier. A ses côtés, Melvin Boomer (léo) nous trace avec justesse et beaucoup d’émotion le portrait de cet étudiant fracturé par son échec et qui va petit à petit se reconstruire et découvrir une authentique vocation.

Un film juste et sensible à voir sans réserve aucune.

Robert Pénavayre

Cinéma

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