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« La grande ourse » de Maylis Adhémar

by Bruno del Puerto

Maylis Adhémar publie La grande Ourse aux Editions Stock. Une rencontre impossible entre le monde rural et citadin ?

Zita est une fille de la terre. D’Ossèsse plus précisément, dans la vallée ariégeoise. Elle y a vécu avec ses parents, son frère et Petite-mère, la conteuse de récits mystiques. Une vie de labeur mais aussi de plaisirs simples. La nature est une récompense à elle seule. Pourtant Zita a quitté ce cocon pour parcourir le monde. Un monde jamais assez grand. Zita est curieuse, expansive, sauvage parfois. Cinq ans à parcourir le globe avant de retrouver la ferme familiale. Personne ne sait pourquoi ni pour combien de temps mais son retour réjouit. Zita est incandescente. Tout le monde le remarque lorsqu’elle danse et rit un soir dans le bar du village. Surtout Pierrick. Il n’est pas un enfant de la région. Il est seulement de passage. Un citadin venu en randonnée. Un monde semble les séparer et pourtant leur vie se percute.

Tester les limites

Entre Zita et Pierrick tout va vite. Zita s’installe chez son amoureux. Un bel appartement dans Toulouse, vue sur la Garonne. Elle trouve un poste d’enseignante. Tous les éléments semblent concorder. Sauf que Pierrick est papa d’une petite fille qui ne voit pas d’un bon œil ce nouveau trio. Inès espionne et teste Zita. Celle qui a pris la place de sa maman. C’est la première fois que Pierrick se remet en couple depuis la récente séparation avec Emilie. Une ex-compagne encore très présente dans la vie Pierrick. Elle possède les clés de l’appartement de Pierrick et est habituée à passer pour un oui ou pour un non. Ce qui surprend et gêne Zita. Où sont les limites ? Certes, Emilie est la mère d’Inès, mais Zita aimerait qu’on respecte son espace. Mais aussi ses idées, ses valeurs. Car Emilie remet tout en cause opposant ses idées humanistes aux réalités féroces que connait Zita. Et la romance avec Pierrick dans tout cela ? Zita devra interroger ses limites afin de trouver sa place.

Maylis Adhémar décrit avec poésie et réalisme une nature époustouflante bien qu’hostile. On retrouve la musique d’un Giono. La nature devient un personnage, âpre et sublime à la fois. Un paysage qui forge et définit ses habitants auréolés de mysticisme. Tout n’est ni simple ni caricatural. Il faut regarder de près, les dénivelés, les contours et les aspérités. Cette toile de fond apporte de la profondeur au couple de Zita et Pierrick. Et, telle une métaphore, dévoile les secrets de l’âme humaine. Une lecture saisissante !

Sylvie V.

Maylis Adhémar, La grande ourse, Stock.

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