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« Casablanca » de Michael Curtiz

by Bruno del Puerto

Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. A voir ou à revoir.

Casablanca de Michael Curtiz

De Casablanca, tout est entré dans la légende ou presque. Le thème musical (la chanson As Time Goes By), des dialogues (« Arrêtez les suspects habituels », « Nous aurons toujours Paris », « Louis, je pense que c’est le début d’une grande amitié »…) et bien sûr le couple formé par Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Sorti en novembre 1942 aux Etats-Unis, le film participe à l’effort de guerre d’Hollywood en mettant en scène des personnages luttant contre les nazis et leurs alliés, mais les talents réunis ici transcendent l’œuvre de propagande.

Dans Casablanca nid d’espions et d’agents doubles ou troubles, Allemands, vichystes, Italiens et résistants aux forces de l’Axe avancent leurs pions. La ville est devenue aussi le point de chute de réfugiés en quête d’un visa pour les Etats-Unis. L’américain Richard Blaine, alias Rick, à la tête d’un night-club et cercle de jeu, observe le manège d’un regard faussement cynique. Celui qui s’était engagé contre l’Italie fasciste en Ethiopie puis contre les franquistes ne veut plus se mêler des affaires du monde. L’irruption d’une jeune femme, Ilsa Lund, et de son mari Victor Laszlo, chef de la résistance tchèque surveillé par les Allemands, va changer la donne. Rick et Ilsa s’étaient connus et aimés à Paris jusqu’à ce qu’elle l’abandonne le jour où ils devaient fuir ensemble la capitale…

Age d’or d’Hollywood

Si Casablanca a tant marqué les cœurs et les esprits, c’est évidemment grâce au glamour et au romantisme que dégagent Bogart et Bergman dont la scène d’adieu sur un aéroport couvert de brouillard incarne à elle seule l’âge d’or du cinéma hollywoodien des grands studios. De brillants seconds rôles (Claude Rains, Sydney Greenstreet, Conrad Veidt, Peter Lorre) font oublier le falot Paul Henreid dans le rôle de Victor Laszlo. Derrière la caméra, le chevronné Michael Curtiz est aux commandes, la photographie en noir et blanc d’Arthur Edeson demeure inégalable.

Au moment de sa sortie comme aujourd’hui, Casablanca impressionne par son évidence. Pourtant, Bogart et Bergman n’étaient pas les acteurs originellement choisis (Ronald Reagan fut pressenti pour jouer Rick !) tandis que les nombreux scénaristes ont écrit le réécrit l’histoire cent fois sans savoir quelle en serait la fin. Ce qui devait être un banal film d’espionnage se transforme en somptueux mélodrame amoureux sur fond de rédemption et de sacrifice. Magie du cinéma.

Christian Authier

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