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« L’école est à nous » un film d’Alexandre Castagnetti

by Ines Desnot

Enième film sur les ados à l’école ? Oui et… non. Oui car effectivement il est question ici d’un collège, et non car le scénario parle de tout autre chose. Le thème n’est plus ici les états d’âmes de ces gamins pubères mais l’enseignement qu’ils reçoivent.

Virginie au milieu de sa « classe » expérimentale – Crédit Julien Paniè

Virginie est prof de math. Elle reprend du service après un temps de convalescence psychique suite à un drame professionnel. Elle intègre un nouveau collège au moment même où celui-ci s’enfonce dans une grève des profs. Banal me direz-vous. Et vous avez raison. Sauf que voilà, il faut tout de même offrir aux parents qui le souhaitent une bouée de sauvetage pour leur chère et turbulente progéniture. Le proviseur (toujours excellent Jean-Pierre Darroussin) demande des volontaires pour tenir la boutique ouverte. Virginie lève la main ainsi que le prof de technologie (Oussama Kheddam d’un naturel confondant). Une poignée de collégiens se retrouvent donc face à Virginie et, surprise, elle ne leur propose pas de continuer les maths mais… de faire ce qu’ils veulent !

Le choc passé, toutes et tous vont s’atteler à réaliser leurs rêves, qui en cuisine, qui en élevant des poussins, qui en jardinant, qui en construisant une machine incroyable qui devrait être présentée dans un salon des inventeurs, etc.  Certains parents apprécient très moyennement, surtout ceux qui projettent chez leurs enfants leurs propres ambitions, aveugles parfois au drame qui se profile…

Sarah Suco (Virginie) tient un peu le film sur ses épaules et trace le portrait attachant, même si un brin utopiste, d’une enseignante en proie au doute quant à son métier tel qu’on lui demande de le pratiquer. Dans ce genre de comédie, le happy end est obligatoire. C’est du moins ce que vous pensez…

Dans tous les cas, l’Education nationale telle qu’elle nous est présentée ici est hallucinante de non-sens, de rigidité, de froideur, d’autoritarisme, d’égo-hiérarchie et autres joyeusetés. C’est certainement un peu exagéré, du moins convient-il de le penser mais de se rappeler aussi les propos peu amènes de Claude Allégre qui, en 1997, alors Ministre de l’Education nationale, appelait cette dernière le mammouth. Et bien sûr ne pas faire d’amalgame trop rapide entre les Enseignants et l’Education nationale.

Robert Pénavayre

Cinéma

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