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Murder party, un film de Nicolas Pleskof

by Bruno del Puerto

Murder party, un film de Nicolas Pleskof

 Servi par une impressionnante brochette de comédiens, le premier long métrage de ce réalisateur nous plonge dans un cluedo grandeur nature au terme duquel il nous réserve un twist final…ravageur ! 

Jeanne Chardon-Spitzer, (déjà, le nom…) est une jeune et brillante architecte.  Seule dans la vie, elle habite avec sa maman, une sorte d’épave qui se fait tout de même un peu de soucis pour sa petite quadra de fille.  Sauf que voilà celle-ci vainqueur d’un appel d’offre concernant la rénovation intégrale d’un château, celui des Daguerre, une famille à la tête d’un empire du jeu de société, une famille sous la férule de son patriarche, César (le bien nommé…).

  Dès son arrivée dans ledit manoir, Jeanne croit être chez les fous. Mais non, toute la famille essaie des scénarios de cluedo, les armes sont factices, les hurlements scénarisés et les meurtres tout aussi faux. Mais, le soir même, César est retrouvé bel et bien mort.  Qui est le coupable ?  Sans le vouloir, Jeanne va se trouver au cœur de l’enquête et nous en plein délire, ne sachant sur quel pied danser. Pour son premier long, Nicolas Pleskof voulait faire un whodunit, transcription cinématographique du roman policier. Son autre souhait était de réaliser, en même temps, une comédie pop et trash sur la famille, ses secrets, ses non-dits, ses personnalités.  Si l’on se souvient du célèbre roman d’Agatha Christie : Ils étaient 10 (alias Les 10 petits nègres) et, plus près de nous, le film de Rian Johnson : A couteaux tirés (2019), on sait que la conjugaison des deux peut marcher. A croire que Nicolas Pleskof a parfaitement assimilé la leçon car son film est une réussite. Très années 50, dans une esthétique qui nous plonge dans le meilleur d’un Wes Anderson, avec ses costumes flashis incroyables, ce souci des détails vertigineux, ses coiffures adorablement rétros, c’est un feu d’artifice d’options parfaitement assumées. Le mise en scène est alerte, la musique totalement signifiante, accompagnant chaque scène avec virtuosité et efficacité.  Quant à la distribution, elle nous donne enfin le temps d’apprécier le talent d’Alice Pol, Jeanne lookée façon Audrey Hepburn, un temps affolée puis décidée à percer le mystère du fameux manoir. Elle est superbement entourée. Jugez-en : Miou Miou, Eddy Mitchell, Pablo Pauly, Pascale Arbillot, Gustave Kervern, Sarah Stern, Zabou Breitman et jusqu’au petit mais délicieux Adrien Guinnet.

Le pari était téméraire pour des débuts mais le résultat est bien plus que prometteur.  A quand le prochain ?

Robert Pénavayre

Culture 31 • Cinéma

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