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The King’s Man : Première Mission un film de Matthew Vaughn

by Administrateur

Un prequel sombre, dramatique, réussi

Déjà auréolé de deux immenses succès mérités : Service Secrets en 2015 et Le Cercle d’Or en 2017, le réalisateur Matthew Vaughn remet le couvert sur la table des King’s Man a et nous offre leur origine, invitant au passage la Grande Histoire.

Raspoutine (Rhys Ifans) tenant entre ses bras le tsarévitch

La séquence liminaire nous plonge au cœur de la Guerre des Boers, en Afrique du Sud à la fin du XIXe siècle. Cette ouverture donne en fait le ton du film. Contrairement aux deux précédents opus, celui-ci va être plus sombre, carrément dramatique.  La suite nous le confirme. Le scénario transporte jusqu’aux événements de la Première Guerre mondiale. Il met en scène les grands de ce monde d’alors : George V, Guillaume II et Nicolas II. Mais aussi Raspoutine et Mata Hari et, bien sûr, ceux que l’histoire n’a pas retenus car ils sont invisibles : les King’s Man, agents non-officiels de Sa Très Gracieuse Majesté, œuvrant pour la paix dans le monde. Pour l’heure, ils sont trois plus toute une armée de domestiques introduits dans les plus grands centres de pouvoir de la planète, manière d’y pêcher quelques renseignements. C’est le Duc d’Oxford (extraordinaire Ralph Fiennes) qui est à la manœuvre, aidé de Polly, sa gouvernante (Gemma Arterton) et de Shola, son chauffeur (Djimon Hounsou).

Harris Dickinson, Ralph Fiennes

Sous l’égide de la Croix Rouge, son action est pacifique et ce qu’il refuse avant tout c’est d’y faire participer son fils unique Conrad (Harris Dickinson marque ce film assurément) qui, lui, ne rêve que de s’engager dans l’armée. Le romanesque des King’s man, toujours tirés à quatre épingles, va croiser les horreurs trop véritables de l’Histoire en une savante conjugaison qui n’hésite pas à mettre en scène l’assassinat de François Ferdinand de Habsbourg, les frasques de Mata Hari, les tranchées de triste mémoire, la domination de Raspoutine sur la famille impériale russe, etc. Et tout cela dans un véritable délire d’action, de suspense, de rebondissements, mais également de réflexions sur la guerre et la violence. Réflexions qui ne tiendront pas longtemps face à une secte, car il en faut bien une, dont l’ambition est de déstabiliser le monde. Ayant à sa tête un mystérieux Berger (non, non je ne vous en dis pas plus !), elle siège au sommet d’une montagne la rendant inaccessible…en théorie. Décors somptueux, direction d’acteur au cordeau, mise en scène éblouissante, casting non seulement de luxe mais, surtout, parfaitement investi, ce film souffre, un temps, d’une rupture de rythme en plein cœur du scénario, rupture liée étroitement à la construction/évolution d’un personnage… Ecueil dangereux dans un film d’action mais finalement franchi.  D’autant que   les scènes d’anthologies se succèdent pour notre plus grand plaisir dont la moindre n’est certainement pas celle qui voit Raspoutine (stupéfiant Rhys Ifans) au cœur d’un combat hallucinant tenant du duel et de la plus virtuose chorégraphie.

Bonne nouvelle, une scène post-générique voit le camarade L. serrer la main d’un certain A.H., peintre de vocation. Ils ont pour mission de travailler …ensemble à la même œuvre. Les King’s Man n’en ont pas fini !

Robert Pénavayre


Ralph Fiennes : Délicieusement so british

Cet aîné d’une fratrie de six enfants se forme au théâtre à la Royal Academy of Dramatic Art, une formation qui amène ce Britannique bon teint directement à interpréter les plus grands classiques au sein de la Royal Shakespeare Company. Il a 28 ans lorsqu’en 1990, il décide de se tourner vers le cinéma et la télévision. A l’aise dans tous les registres, du sublime Patient anglais à l’émouvante Liste de Schindler en passant par Harry Potter et autres blockbusters, Ralph Fiennes poursuit aujourd’hui une plus que brillante carrière dans laquelle son jeu so british n’est pas le moindre des atouts.

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