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Les Olympiades, un film de Jacques Audiard

by Administrateur

Carte du Tendre au cœur des Olympiades

Les Parisiens connaissent bien les Olympiades, ce quartier du 13ème arrondissement érigé dans les années 70 du siècle dernier. Jacques Audiard a décidé d’en faire l’épicentre d’une drôle de Carte du Tendre moderne. Il y met en scène quatre personnages. Emilie, d’ascendance asiatique, a la chance d’y occuper un appartement prêté gratuitement par sa grand-mère en fin de vie dans un hôpital. Elle en profite pour le sous-louer dans le cadre d’une colocation. C’est ainsi que, par méprise sur le genre d’un prénom, Camille, elle va accepter d’y loger un jeune homme d’origine africaine tout récent ex-professeur de français. Si le coup de foudre n’est pas immédiat, l’attirance des corps ne se fera pas trop attendre.

Nora (Noémie Merlant)

Voilà que ce duo improbable va être rejoint par Nora. Un brin plus âgée de quelques années, elle est en reconversion à la fac où elle reprend des études. Hélas, victime de cyber harcèlement au travers d’un site érotique dont la vedette lui ressemble comme deux gouttes d’eau, elle est obligée d’abandonner son projet. Répondant à une offre d’emploi dans l’agence immobilière tenue par Camille, les deux trentenaires vont se séduire. Et plus. Sauf que Nora veut rencontrer Amber, son sosie sur cet internet spécialisé… 

Makita Samba, Lumina Wang

Dans un jeu de montagnes russes amoureuses, Jacques Audiard filme notre monde sans barrière aucune, creusant ses travers avec une légèreté façon Nouvelle Vague dont un somptueux noir et blanc nous rappelle à chaque plan que le romantisme est toujours bien vivant. Soulignons l’incarnation de cette voluptueuse empreinte au travers de la performance de Makita Samba, Camille totalement magnétique, clone d’un certain Antoine Doinel projeté dans une époque, la nôtre, faite d’incertitude, d’amour, d’amitié, de liberté, d’émotion. Sans oublier Lucie Zhang (Emilie), Noémie Merlant (Nora) et Jehnny Beth (Amber). Sous l’apparence trompeuse d’une caméra buissonnière, Jacques Audiard nous offre le portrait sans fard et formidablement émouvant d’une génération. Avec ce goût fascinant d’une légende urbaine.

Robert Pénavayre


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