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« Exit Above » : la poésie du mouvement au rythme du blues

La célèbre chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker revient sur les planches avec « Exit Above », un spectacle audacieux qui nous ramène aux racines de la danse et de la musique. Présenté au ThéâtredelaCité à Toulouse dans le cadre de la Biennale 2024, ce projet est une véritable fusion des genres, mêlant danse contemporaine, blues et influences pop.

© Anne Van Aerschot

« Exit Above » trouve son inspiration dans des univers musicaux distincts mais complémentaires. D’un côté, le bluesman Robert Johnson et son emblématique « Walking Blues » servent de point de départ, avec ses notes bleues envoûtantes, à mi-chemin entre douleur et extase. De l’autre, Franz Schubert et son célèbre « Der Wanderer » enrichissent l’œuvre de leur mélancolie romantique. Cette rencontre entre les cultures blues du Mississippi et celles d’Europe centrale crée un dialogue entre errance et transe, entre tradition et modernité.

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Des paysages sonores empreints de poésie

Pour donner vie à ce projet ambitieux, la jeune artiste flamande Meskerem Mees, d’origine éthiopienne, accompagne la chorégraphe en proposant une série de réinterprétations et de variations autour de chansons de marche (walking songs). Son approche musicale, renforcée par la présence de Jean-Marie Aerts, producteur et architecte sonore du groupe belge TC Matic, donne une profondeur inédite à ce spectacle. Ensemble, ils tissent des paysages sonores qui dialoguent avec la gestuelle précise et poétique de De Keersmaeker.

Une réflexion sur nos propres errances

Le spectacle n’est pas qu’un simple retour aux sources de la musique et de la danse. Il devient une invitation à réfléchir à nos propres parcours de vie. L’errance des personnages sur scène rappelle celle de nos existences modernes : en quête constante de sens, mais toujours ancrées dans des racines profondes, qu’elles soient culturelles ou émotionnelles. Cette tension entre le mouvement et la réflexion crée une dynamique captivante, presque hypnotique.

Rien n’est laissé au hasard

L’esthétique de « Exit Above » est renforcée par des choix scéniques précis. La scénographie signée Michel François et les lumières de Max Adams dessinent un univers épuré, où chaque geste, chaque note semble peser davantage. Les costumes d’Aouatif Boulaich, simples mais évocateurs, mettent en valeur la physicalité des danseurs tout en soulignant la dimension intemporelle de l’œuvre.

La marche transformée en quête existentielle

« Exit Above » ne se contente pas d’être une performance chorégraphique. C’est une œuvre totale, un moment suspendu entre le théâtre, la danse et la musique. À travers ce voyage sensoriel, De Keersmaeker nous rappelle l’essence même de la danse : un acte primal, presque instinctif, qui puise sa force dans la répétition des mouvements les plus simples. La marche, ici, devient bien plus qu’un simple déplacement physique : elle se transforme en une quête existentielle, une exploration du soi et du monde.

du jeudi 10 au samedi 12 octobre 2024
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Saison 2024/2025 • de septembre à décembre 2024

Saison 2024/2025 • de janvier à mai 2025

Présentation

Chers spectateurs, chères spectatrices, cher∙ère∙s complices,

Notre nouvelle saison 2024-25 met en avant l’image du masque, cet outil proprement théâtral qui est à la fois simple et mystérieux car il sert à changer, à dissimuler, à surprendre, mais aussi à transformer, à incarner, à sublimer. Au bout du compte, il sert tout simplement à jouer. Au fil des siècles, la pratique théâtrale a accompagné l’homme pour qu’il devienne Homo Ludens, l’homme qui joue et qui, en jouant, découvre différentes strates de la vérité sur sa propre nature. La présence du masque dans ce processus est cruciale car c’est l’un des éléments trompeurs qui, contre toute attente, nous aide à accéder à une révélation de nous-même.

La recherche de cette révélation est au cœur de la démarche des artistes et de leurs équipes dans cette saison en passant par l’Histoire, le psychodrame, l’imaginaire, la philosophie et le mythe. Nous commençons avec La Biennale, un espace de découverte qui est là pour embellir notre quotidien et nous permettre à nous tous et toutes – institutions, artistes et spectateur∙rice∙s — de faire un pas de côté par rapport à nos pratiques habituelles. Cette saison, de nouveau, fait la part belle à la création — près de 80% des spectacles sont co-produits et accompagnés par le ThéâtredelaCité dont neuf sont portés par des équipes artistiques d’Occitanie. Cette saison représente aussi l’aboutissement des associations avec
la danse et la marionnette, deux disciplines, que nous aimons et que nous mettons une nouvelle fois en lumière et en soutien.

Nous poursuivons également notre volonté de présenter les spectacles en séries plus longues pour donner l’opportunité à plus de spectateurs et spectatrices de découvrir les projets et aux équipes artistiques de s’installer et de se sentir un peu plus chez elles.

Tous les éléments de cette nouvelle saison sont sur la table, mais pour créer la rencontre, il faut les relier et s’attendre à des surprises et de l’émerveillement sur toute l’année.

À vous de jouer !
Galin Stoev, artiste-directeur

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